Le taureau est l’emblème héraldique de Bulle. Cette sculpture de l’artiste tessinois Nag Arnoldi a été offerte à la ville en 1996 en souvenir de Pierre Glasson (1907-1991), ancien membre du gouvernement du canton de Fribourg. La peinture du hall et les mosaïques au sol de l'ancienne gare ferroviaire (1992) sont l’œuvre de Jacques Cesa.
La sculpture du taureau de Bulle, une œuvre du sculpteur tessinois Nag Arnoldi, a été offerte à la ville par Renée Glasson-Koller, en souvenir de son mari Pierre Glasson. Elle est installée au centre du rond-point de l’avenue de la Gare.
Nag Arnoldi
Nag Arnoldi, sculpteur, peintre et enseignant. Né à Locarno (TI) en 1928, il fréquente au cours de ses années de formation artistique les ateliers de différents peintres et architectes à Lugano, pour ensuite aller à Murano où il étudie les techniques de la verrerie. Dans les années 1950 il obtient à Milan un diplôme de costumier et de décorateur de théâtre. La peinture, l’art du livre, la céramique et le verre deviennent des moyens d’une recherche intense qui trouvera, dans les années soixante-dix, sa pleine expression dans la sculpture. Son travail est notamment inspiré par l’univers du cirque et des mythes, avec des figures récurrentes comme les guerriers, les chevaux et les taureaux. Sa maîtrise technique lui permet de jouer sur les contrastes entre la douceur des surfaces planes et l’aspect brut de la matière, opposant lignes droites acérées et courbes libres et flottantes. Il a réalisé de nombreuses œuvres, parmi lesquelles des fontaines à Lugano et à Paradiso ainsi que des sculptures imposantes à Lausanne, Bulle, Giubiasco, Vaduz, Locarno. N. Arnoldi a enseigné de 1962 à 1993 à la section des arts décoratifs du Centro scolastico industrie artistiche de Lugano. Il est un artiste mondialement connu et ses oeuvres, inspirées par ses nombreux voyages en Europe et en Amérique latine, sont présentées sur toute la planète. Plusieurs expositions lui ont notamment été consacrées aux États-Unis : à New York, à San Francisco, à Santa Fe et à San Diego. N. Arnoldi a également exposé au Musée national d’art moderne de Mexico et à Saint-Pétersbourg, ainsi qu’en Suisse, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Italie.
© Musée gruérien
Pierre Glasson
Naît le 28.4.1907 à Bulle, décède le 4.5.1991 à Fribourg. Fils d'Edouard, négociant en matériaux, et de Marie Virginie Peyraud. Neveu du photographe Simon Glasson et époux de Renée Koller. P. Glasson commence sa formation à Bulle et à Fribourg, il fait ensuite des études de droit à Fribourg, Berlin et Göttingen; il obtient son doctorat en 1937. Avocat à Bulle (1938-1946). Député au Grand Conseil fribourgeois (1941-1946), conseiller communal (exécutif) à Bulle (1942-1946), président du Cercle des arts et métiers de Bulle, du parti radical gruérien, P. Glasson assure sa popularité en défendant avec succès, en 1944, les protagonistes de l'émeute de Bulle. En 1946, il accède au Conseil d'Etat, ravissant le siège du conservateur Joseph Piller et il dirige jusqu'en 1959 le Département de la justice, des communes et des paroisses. Elu conseiller national en 1946, il siège de 1951 à 1971 (en raison d'une incompatiblité de fonction). Il préside le parti radical aux niveaux cantonal (dès 1946) et suisse (1964-1968). En 1959, il quitte volontairement le gouvernement et s'oriente vers l'économie privée où il occupe plusieurs mandats (industries du tabac et du chocolat). Homme de culture, P. Glasson pratique le mécénat et préside le corps de musique de la Landwehr de 1963 à 1983. Colonel-brigadier, il commande la brigade frontière 2.
© Dictionnaire historique de la Suisse
Plusieurs œuvres sont créées par Jacques Cesa dans l'ancienne gare ferroviaire. Voici le texte explicatif rédigé à l’époque par Jacques Cesa, artiste peintre à Bulle et membre de la commission artistique de la gare:
Gare routière, gare ferroviaire, à la croisée des étoiles, sous l’aiguillage de la Grande Ourse, j’ai toujours rêvé depuis l’enfance, à une gare très belle, toute peinte en couleurs, ressemblant avec tous ces signes ferroviaires à une toile de Fernand Léger.
La beauté nue des matériaux, les ouvriers de la gare, cheminots et techniciens, intégrés par le peintre aux couleurs des trains et des locomotives.
Vaste réseau électronique à l’aube du 20e siècle, comme une galaxie, le ballast et le rail qui restent, beaux et fonctionnels, la route, le voyage, la fête. Et dans ce vaste réseau qui relie les villes, les pays, les voyageurs, les gens, les enfants, les hommes et les femmes, qui pour un moment traversent la gare, porteurs de beaucoup de joies et de rêves par les vacances, ou se rendant au travail, matin et soir, ouvriers, employés, enfants, collégiens, mères avec un bébé se rendant chez le médecin, ou retraités venant en balade le jeudi à Bulle pour faire «sa partie de carte». Vaste réseau, je disais, grande vitrine d’une région, pour nos hôtes, avec ce passage obligé pour celle ou celui qui va à pieds: les deux gares, le pays de gares, la gare routière et la gare ferroviaire.
Le maître d’ouvrage, les architectes et les concepteurs ont désiré, dès le début du projet, intégrer l’art et les artistes dans leur vaste entreprise. La présence artistique est visible aujourd’hui dans le choix des couleurs et des matériaux.
Dans l'ancienne gare ferroviaire, l’art est intégré dans le grand hall avec les grues de granit et de marbre au sol qui prennent leur envol vers le plafond peint de la galaxie à la croisée des étoiles sous l’aiguillage de la Grande Ourse, avec la façade de granit du bâtiment vibrante sous le soleil par les veines de sa pierre et cuivrée sous l’orage quand la pluie arrive, avec la grande horloge qui marque le temps.
© Musée gruérien
A voir aussi
Maquette du taureau en bronze au Musée gruérien, dans le secteur Une ville dans son élan du parcours permanent.
Pour en savoir plus
Raoul Blanchard (et al.), Nag Arnoldi : château de Gruyères, catalogue d’exposition, 2001
Dalmazio Ambrosioni, Nag Arnoldi 1980-2000: le esposizioni, le opere pubbliche, Ed. d'arte Ghelfi, Verona, 2001.
Nag Arnoldi : l'homme et le mythe, catalogue d’exposition, Musée olympique, Lausanne, 1999.
Giorgio Cortenova (et al.), Nag Arnoldi, Hoffmann, Frankfurt, 1992
Pierre Glasson (1907-1991), Bulle, 1994.
Légende de la photo d'archive:
Percée lors de la construction de la gare du chemin de fer Bulle-Romont, en 1868, l’avenue de la Gare connaît d’importantes transformations au début du XXe siècle: construction de l’Hôtel des Alpes en 1906 et de la maison Bochud en 1910 (actuellement bâtiment de La Potinière). L’Hôtel des Alpes a été démoli en 1960. A gauche sur cette photographie prise vers 1910, le bâtiment des postes et télégraphes.
© Charles Morel Musée gruérien