Vitraux de Claude Sandoz (1989)
Au XIXe siècle, un paysan nivelant son champ a la surprise de découvrir des objets de bronze et de fer : il se trouvait sur un tumulus de l’âge du fer, et avait entre les mains des ornements d’origine étrusque. Un fragment de marbre portant une inscription romaine permet aux archéologues de supposer que l’église est bâtie sur l’emplacement d’un temple dédié au dieu Janus.
La première église de Torny a été fondée par l’évêque de Lausanne vers le IXe ou Xe siècle. Le sanctuaire actuel est consacré en 1823, et transformé à la fin du XIXe siècle. Il est dédié à saint Martin, moine et évêque, mort en 397.
Les vitraux du lieu sont frappants, les coloris intenses font penser aux miniatures hindoues. En 1989, le peintre suisse Claude Sandoz a conçu là ses premiers vitraux, inspiré par ses nombreux voyages en Asie.
Ses illustrations de la vie de saint Martin, racontée dans la Légende dorée sont extraordinaires. On se laisse volontiers emporter par ces images. Remarquez par exemple tous les animaux du premier vitrail de droite, en particulier l’ours : dans une forêt profonde, l’âne de saint Martin a été mangé par un ours ; le saint a alors contraint le plantigrade à porter ses bagages pour le remplacer. Vous voyez aussi l’âne maintenant ? L’épisode le plus célèbre de la vie de cet évêque est représenté dans la fenêtre du milieu : le jeune officier partage son manteau pour en donner la moitié à un pauvre. Dans le chœur, les yeux de Dieu sont fascinants. Ils expriment l’univers de l’artiste, qui utilise des emblèmes de la tradition et les charge de son empreinte personnelle.