Le chalet d’alpage, l’emblème des Préalpes fribourgeoises

  1. Une randonnée en direction du chalet du Soldat
  2. Le chalet du Soldat, une histoire militaire
  3. Chalet avec terrasse panoramique
  4. D’un chalet à l’autre
  5. Une pause méritée à la Cabane des Marindes
  6. Bon à savoir
  7. Chalet d’alpage et tradition
  8. Poursuivre sur le sentier des Préalpes fribourgeoises
  9. Informations importantes

Un nuit au chalet, un repas dans une buvette d’alpage, voilà ce dont nous rêvons! Dormir dans les montagnes, vivre une expérience dépaysante qui laissera notre quotidien loin de nos pensées.

En Suisse, les chalets d’alpage et les buvettes de montagne sont des lieux de découvertes incontournables pour tous les amoureux de marche et de traditions alpestres. Les Préalpes fribourgeoises, elles aussi, recèlent de nombreuses randonnées qui raviront les amateurs d’authenticité, de produits du terroir, de rencontres ou encore de paysages spectaculaires.

Une randonnée en direction du chalet du Soldat

À Jaun (1015 m), il est tout à fait envisageable d’emprunter le télésiège Gastlosen-Express pour prendre de l’altitude jusqu’à la buvette d’alpage de Bärghus, mais ce n’est pas l’ambition du jour. C’est à la seule force des mollets que nous atteindrons le célèbre chalet du Soldat à 1752 m.

Le rendez-vous est fixé sur le ponton de la cascade de Jaun, le temps pour nous de ressentir les bienfaits de ce haut lieu énergétique, réputé pour son pouvoir ressourçant. Sa bruine rafraîchissante caresse doucement notre visage tandis que nous l’admirons.

La randonnée de Jaun au chalet du Soldat correspond à l’étape 4 du sentier préalpin fribourgeois n° 78 de SuisseMobile. Sur les six kilomètres du trajet, il faut compter environ 820 mètres de montée et 70 mètres de descente. Ce sentier facile convient parfaitement aux familles ainsi qu’aux randonneurs débutants.

Nous nous dirigeons vers un chemin forestier et prenons rapidement de la hauteur. À la sortie de la forêt, l’imposante chaîne de montagnes des Gastlosen surplombe l’horizon. Au centre de la face de calcaire, le « trou de la grand-mère » forme une brèche haute de quinze mètres et large de cinq.

Entre novembre et février, de nombreux photographes passionnés viennent immortaliser l’instant si particulier où le soleil se glisse à travers cette fente, offrant une illusion magique très photogénique. Aujourd’hui, c’est un morceau de ciel bleu profond que nous apercevons avec étonnement au milieu de la montagne.

Trou de la Grand-mère © Nicolas Geinoz

Qui croire, la légende ou les géologues?

La première raconte que le diable, furieux contre sa grand-mère, l’aurait jetée contre la paroi rocheuse. Les deuxièmes expliquent que le trou qui transperce la montagne est un phénomène naturel d’érosion d’une faille déjà existante.

Les informations du sentier géologique des Gastlosen nous fournissent quelques précieux renseignements supplémentaires. Il y a 160 millions d’années, dans un paysage alors tropical de récifs coralliens et de lagons, la mer ici présente, accumule des sédiments formant une couche épaisse de calcaire.

Soixante millions d’années plus tard, la collision continentale entre la plaque tectonique africaine et eurasienne a soulevé cette nappe pour la charrier jusqu’à sculpter les Préalpes et ses célèbres Gastlosen. 

Les Gastlosen, l’arrière-plan du chalet du Soldat

Le nom « Gastlosen » peut être traduit par « inhospitalière ». En 1797, l’écrivain Philippe-Sirice Bridel les décrivait ainsi:

« Au-dessus d’Ablentsch s’élève une immense masse de rocher, sans arbre, sans verdure, du genre le plus affreux et le plus menaçant!« 

En effet, il y a 200 ans, ces pics de 400 mètres de hauteur inspiraient la crainte. Cent ans plus tard, les premiers alpinistes venus gravir les sommets de cette chaîne de 12km démystifient petit à petit le lieu. Aujourd’hui, l’échine des Gastlosen, aussi connue sous le nom de Dolomites suisses, constitue un véritable paradis pour les grimpeurs.

Le chalet du soldat, une histoire militaire

La montée au refuge, très agréable, serpente à travers des forêts clairsemées et des prairies jonchées de rochers de calcaires. Après deux heures et demie de marche dans ce décor particulièrement harmonieux et sauvage, nous atteignons le chalet du Soldat (1752 m).

Comme son nom l’indique, le refuge de montagne à une histoire martiale. Le chalet du Soldat, qui appartient à la fondation privée Fondation chalet du Soldat de Fribourg, portait, à son origine, le nom de chalet du Régiment. Il a été construit à des fins militaires durant la Seconde Guerre mondiale et n’a donc jamais eu la fonction de chalet d’alpage avec du bétail.

En 1943, Paul Wolf, commandant du 16e bataillon d’infanterie de montagne, découvre des lacunes considérables dans les compétences des troupes alpines. Un centre d’entraînement pour les troupes de Fribourg doit absolument être créé afin de remédier à cette situation. Les contreforts des Gastlosen apparaissent propices à cette action.

Le chalet du Soldat évolue avec son époque. Il s’est d’abord ouvert à d’autres bataillons, puis aux alpinistes civils. Aujourd’hui il est une étape incontournable pour tous les randonneurs de la région.

Le chalet conserve son essence de refuge et y ajoute, pour notre plus grand plaisir, de délicieuses propositions culinaires dont les militaires de l’époque n’auraient même pas osé rêver. La fondue charolaise et ses légumes de saison fait le succès de la maison!

Nous allons pouvoir déguster tout cela, car nous voilà sur le pas de porte de ce fameux refuge de montagne.

Chalet du Soldat © Pascal Gertschen

Chalet avec terrasse panoramique

Avant le repas du soir, quel bonheur de déguster un verre de vin sur la terrasse du chalet du Soldat tout en profitant du magnifique paysage qui s’offre à nous.

Le soleil se couche derrière la Hochmatt (2152 m) avec au loin, notre prochaine destination, le massif du Vanil Noir (2378 m), la plus haute montagne du canton de Fribourg.

Baignée par la douce lumière vespérale, la chaîne des Gastlosen nous charme avec un dernier spectacle. Il sera bientôt l’heure d’apprécier la chaleur et le confort du chalet.

D’un chalet d’alpage à l’autre

Au petit matin, les jambes légères et reposées, nous quittons le refuge du chalet du Soldat en direction du Petit Mont par le Chemin des Préalpes. Nous nous dirigerons ensuite vers le parking du Gros Mont.

Le long du sentier, nous admirons avec émerveillement la forêt du Lapé et ses aroles (Pin cembro). Au pied de la Dent de Savigny et de la Dent de Ruth, l’arole, le roi des Alpes, pousse dans ce très ancien éboulement.

Cette forêt protégée possède quelque chose de magique, une aura mystérieuse qui connaît de fervents fidèles. Les artistes Claude Genoud, Jean-René Rossier ou feu Jacques Cesa s’en sont d’ailleurs souvent inspirés.

Nous profitons du magnifique dégagement du lieu-dit de la Gueyre (prononcé « Gouère » par les locaux), puis longeons le flanc de la montagne jusqu’au chalet de la Féguelena. Ici débute la vallée du Gros Mont.

Le parking du Gros Mont est le portail d’entrée de la vallée du même nom. Il est longé par un ruisseau. Quelle ne fut pas ma surprise d’y découvrir des poissons, n’oubliez pas d’y jeter un œil.

À partir de là, nous pourrions rejoindre Château d’Oex ou nous lancer dans le Grand Tour des Vanils, mais ce n’est pas notre intention. Nous avons rendez-vous pour la nuit à la cabane Des Marindes à 1365 m d’altitude.

Le tracé, doucement vallonné, traverse de verts pâturages où paissent des troupeaux de génisses. Le tintement de leur cloche confère à la vallée une énergie particulièrement apaisante.

Une buvettes d’alpage et des marmottes

Au bout du chemin, la buvette du Sori entièrement reconstruite après avoir été détruite par le feu, accueille les promeneurs assoiffés de juillet à août. Ouverte durant les weekends de septembre.

Chalet du Soldat © Pascal Gertschen

Alors que nous hésitons à nous diriger vers ce chalet d’alpage, des sifflements dans notre dos attirent notre attention. Dans le pierrier, trois marmottes perchées sur leurs pattes arrières avertissent leurs congénères du survol d’un Milan royal.

L’instant magique est partagé avec d’autres randonneurs qui nous prêtent leurs jumelles. L’ombre du rapace glisse sur nous et voilà les marmottes disparues dans leur trou.

Un dernier effort avant le chalet des Marindes

Un panneau d’information nous signale l’entrée de la réserve naturelle du Vanil Noir. Nous entamons cette ascension dans un goulet rocailleux en suivant le lit d’un ruisseau asséché qui nous guidera jusqu’au vallon des Morteys.

L’énigmatique Riau des Morteys prend sa source sur le flanc du Vanil Noir à 1920 mètres d’altitude pour s’écouler sur trois kilomètres avant de disparaître secrètement.

En 1928, on a procédé à la coloration de l’eau du Riau des Morteys. Onze jours plus tard, l’eau teintée a fait sa surprenante réapparition. Devinez où? À la cascade de Jaun!

Au cours de sa trajectoire souterraine de plus de dix kilomètres, l’eau est à la fois purifiée et minéralisée, ce qui en fait une eau potable très précieuse! (Source: Randonnée dans la réserve naturelle du Vanil Noir, Pro Natura)

Nous traversons les sous-bois d’épicéas et d’érables, tâchons de garder un rythme régulier mais, éprouvées par la pente, nous devons nous asseoir un instant. Le silence est perturbé par des bruits de pierres qui roulent. Contre le flanc de la Dent de Bimis, des chamois sautent d’un rocher à l’autre. En quelques minutes nous en repérons déjà sept.

Un monde à part  

Pour la richesse de sa biodiversité et la force de ses caractéristiques géologiques, le vallon des Morteys figure à l’Inventaire fédéral des paysages naturels d’importance nationale.

497 espèces végétales ont été recensées sur une superficie de seulement 7 km2. Une partie de la végétation est même d’origine méditerranéenne. Pas étonnant que nous apercevions tant de papillons, 46 espèces y sont présentes.

Sur notre droite s’élèvent les impressionnantes pentes ensoleillées de la Dent de Brenleire et de la Dent de Folliéran. Cette pyramide de roche à la verticale contraste avec les pâturages verts en dessous.

Là-haut, j’ai le sentiment que seuls les chamois sont à l’aise. Une forêt de petits sycomores attire notre attention, car c’est habituellement plutôt en solitaire qu’ils poussent.

Nous avançons encore. Du bétail pâture en contre-bas ou nous apercevons également une jeune femme rassembler un troupeau de chèvres. Une vraie image d’Épinal!

Sur la gauche, la partie plus abritée du soleil reste très longtemps sous le manteau neigeux, une végétation arctique-alpine s’est donc installée et diffère du reste de la flore. Peut-être y a-t-il des edelweiss? Je n’ai pas le courage de chercher, j’ai très envie de rejoindre le chalet pour me reposer.

Le drapeau rouge avec sa grue blanche (armoiries du district de la Gruyère) flotte dans le ciel, ça y est la Cabane des Marindes est en vue.

Une pause méritée à la Cabane des Marindes

Cabane des Marindes © Schweiz Tourismus / André Meier

La chalet Les Marindes (1868 m) avec ses magnifiques tavillons sera notre refuge de montagne pour la nuit. Nous passons le portique décoré de bouquetins et allons pouvoir profiter d’une pause au milieu de la montagne. Le chalet, niché au creux de la vallée, bénéficie d’une vue incroyable sur les plus hauts sommets du canton.

La saison de la gentiane jaune

Des gentianes jaunes piquent les pâturages de leur couleur vive. Méprisées par le bétail et les bovidés, cette plante amère a survécu tout l’été dans ce sol calcaire qu’elles apprécient particulièrement.

La gentiane met une vingtaine d’années avant d’atteindre sa taille adulte et elle fleurit pour la première fois au bout de sept ans, puis tous les deux ans.

Le gardien de la cabane nous apprend qu’il est possible de fabriquer une eau-de-vie avec ces rhizomes. Mais déterrer la racine de gentiane jaune demande un effort dantesque à coup de pioche! L’ensemble de ces racines peuvent mesurer jusqu’à 1m de long et peser jusqu’à 5 kg.

Une fois extirpé, il faut les laver puis les découper en morceaux, des tâches laborieuses. La masse passe en fermentation avant d’être distillée. Attention de ne pas confondre la Gentiane jaune avec le Vératre blanc toxique à l’état frais et séché. Les deux plantes peuvent être facilement confondues lorsqu’elles ne sont pas en fleur.

Son goût plus ou moins terreux divise les dégustateurs, mais ceux qui l’apprécient lui attribue, comme à d’autres spiritueux à base de plantes amères, des effets bénéfiques pour la santé, notamment digestive. 

Une soirée au chalet

Tout comme la réserve naturelle, le refuge de montagne appartient à Pro Natura, mais il est géré par la section CAS de la Gruyère.

Malgré une météo de rêve, nous ne sommes que quatre chanceux à passer la nuit ici. Les autres randonneurs et quelques trekkeurs légèrement vêtus se disent au revoir à l’instant. Ils retournent vers la civilisation, nous laissant presque seules dans la fraîcheur du soir qui s’installe.

Même après le soleil couchant, la nature n’en finit pas de nous épater. Des bruits inconnus résonnent dans la vallée, des voiles de brume montent vers la cabane, nous isolant encore plus du reste du monde.

Une cuisine simple de refuge de montagne

Mon estomac crie famine, il est grand temps de passer à table! L’offre de la Cabane des Marindes est limitée (Covid 19). Ce sera une soupe et une saucisse sèche avec du pain.

En temps normal, les hôtes sont autorisés à utiliser la cuisine pour préparer leur propre menu. Les mesures sanitaires en place vous obligent également à vous munir de votre propre sac de couchage. Veuillez vous référer aux indications du lieu avant votre départ.

Connaissant la situation, nous avons fait le plein de délices fribourgeois adaptés au transport en sac à dos: une bonne tranche de Gruyère d’Alpage AOP et une autre de Vacherin fribourgeois AOP, du jambon de la borne que l’on déposera sur un miche de pain croustillant aux noix. Pour le petit-déjeuner, nous avons gardé au fond de notre sac une cuchaule et quelques fruits, malheureusement pas de moutarde de Bénichon pour cette fois-ci.

La soirée se déroule calmement, nous assurons nous-même le divertissement par de longues discussions et une ou deux parties de cartes. Demain matin, nous prendrons le temps de bien étudier la suite du parcours, en attendant, j’ai encore quelques plantes à étudier dans mon livre.

Le petit matin à la buvette d’alpage

La nuit était si douce et mon sommeil si profond que j’ai raté le lever du soleil! Heureusement, depuis la fenêtre du dortoir, les premières lueurs du matin restent idylliques. Au loin, les Gastlosen ont des reflets bleutés, l’air semble lavé d’une nuit humide.

Mes amies de randonnée et les gardiens de la cabane sont déjà dehors. Les jumelles du refuge de montagne passent de main en main, chacun tente d’observer au mieux les chamois descendus tout près du chalet. Le plus proche broute sans faire attention à notre présence, l’autre grimpe sur une corniche rocheuse délogeant son congénère, il doit y en avoir au moins huit!

Fabienne nous explique que l’aube est le moment préféré pour ces animaux qui descendent se nourrir dans la vallée. L’herbe encore fraîche de rosée doit certainement les attirer. Dans la journée les bêtes se retirent dans les hauteurs, sur les flancs du Vanil Noir.

Le brouillard est monté durant la nuit et a rendu les sentiers très humides, cela nous pousse à changer notre itinéraire. Nous renonçons dès lors à la traversée par le col de Bounavalette, car le sentier balisé bleu-blanc (randonnée alpine) par les « Roches pourries » est décrit comme très exposé et potentiellement glissant de niveau T4.

Bon à savoir

Niveau de difficulté T4: Traces parfois manquantes. L’aide des mains est quelquefois nécessaire pour la progression. Terrain déjà assez exposé, pentes herbeuses délicates, pentes mêlées de rochers, névés faciles et passages sur glacier non recouverts de neige.

Exigences: être familier avec du terrain exposé. Chaussures de trekking rigides. Une certaine capacité d’évaluation du terrain et une bonne capacité d’orientation. Expérience alpine. En cas de mauvais temps, le repli peut s’avérer difficile.

Chalet d’alpage et tradition

Nous décidons tout de même de nous avancer dans le cirque du Vanil Noir et de ses formations karstiques. Nous aimerions voir de plus près les lapiaz, ses formations géologiques de surface, façonnés par le ruissellement des eaux.

À cinq minutes en amont de la Cabane des Marindes se trouve le chalet des Morteys (1888 m), qui appartient également à Pro Natura. Ce chalet d’alpage avec ces murs de pierres, ces petites fenêtres, sa grande borne et son toit en tavillons est particulièrement pittoresque.

Chalet des Morteys © Pascal Gertschen

De la mi-juillet à la mi-août environ, la vie alpestre reprend ses droits. Dans une large chaudière (la plus haute du canton de Fribourg) l’armailli fabrique le fameux Gruyère d’alpage AOP au creux du feu. Durant la belle saison, les randonneurs peuvent voir la fumée sortir de la borne et les toiles à fromage sécher au soleil.

Pendant cette courte période, le Gruyère est transporté selon une tradition devenue rare, à savoir à dos de mulet! En effet, impossible d’atteindre ce chalet de montagne à l’aide d’un véhicule. Ces animaux aux pieds sûrs sont régulièrement accompagnés par le barlatè Jean-Claude Pesse, qui maintient ainsi une tradition pratiquement oubliée. Dans la descente, les mulets portent sur leur dos chacun 120 kilos de fromage.

Sur demande, vous pouvez même les accompagner.

Le Vanil Noir domine les deux chalets

Le Vanil Noir est l’un des sommets de la réserve naturelle qui porte le même nom. Il est situé sur la frontière entre le canton de Fribourg et le canton de Vaud. Cette cime mythique des Préalpes est connue pour son passage très aérien: le Pas de la Borière. Même si un câble assure le passage, il faut avoir le cœur bien accroché et le pied sûr pour passer cette étape vertigineuse.

Le massif du Vanil Noir est principalement formé de calcaire. Tout autour de nous et sous nos pas rappelle que l’eau, la neige et la glace sont à  l’œuvre depuis des millions d’années. L’érosion karstique sculpte les faces et les combes de rainures, de ravins et de crevasses, sans compter un large réseau d’eau qui circule dans les profondeurs de la montagne. La montagne est vivante, elle vibre et nous avec.

Vanil Noir © Lorenz Weisse

Du sommet du Vanil Noir, le panorama s’étend sur tout la région de la Gruyère jusqu’aux lointaines montagnes valaisannes. La descente s’effectue en direction du Plan des eaux. Randonneurs avertis, renseignez-vous préalablement sur le site du Club Alpin Suisse.

Heureusement pour nous, pas besoin d’aller au sommet pour avoir une belle vue!

Sous un soleil déjà doux, nous atteignons le col à 2182 m d’altitude au pied de la Tête de l’Herbette (2261 m), la vue impressionnante récompense largement l’effort et nous suffit pour cette fois-ci. Surgis des escarpements rocheux, trois bouquetins nous observent sans la moindre crainte. La réserve naturelle du Vanil Noir réserve décidément bien des surprises.

La descente vers Bounavaux serpente dans un terrain rocailleux et assez instable. La randonnée ne doit pas être entreprise par temps humide, comme décidé à notre réveil au refuge des Marindes nous rebroussons chemin.

Poursuivre sur le sentier des Préalpes fribourgeoises

De retour sur le sentier des Préalpes fribourgeoises n° 78 nous décidons de contourner la dent de Bimis pour rejoindre Château-d’Oex (3 h 40 min). Le cassenoix fait son œuvre, il picore les fruits de l’arole, fait ses réserves pour l’hiver. Parfois, il les cache si bien qu’il ne les retrouve pas, et un nouvel arole s’élève.

Changement de perspective! Nous découvrons les Alpes vaudoises et bernoises. Encore quelques mètres et nous apercevront la croix du Vanil Noir depuis un nouveau point de vue.

Nous nous arrêtons piqueniquer au chalet d’alpage Paray Doréna (1687 m). Une vache semble bien curieuse. Elle s’approche de nous, amicale mais un peu effrontée, la voilà qui se met à lécher mon sac à dos de sa langue râpeuse.Quelle étrange comportement..

Ce n’est que plus tard que je comprends. En découvrant un bac à sel exactement de la même couleur que mon sac, je me dis que la gourmande s’est faite bernée.

Nous laissons les chalets derrière nous

Deux heures plus tard, la descente par des routes de montagne nous ramène finalement à la civilisation. Nous prenons le train à la gare de Château-d’Oex (canton de Vaud) qui nous ramène en un peu plus d’une heure à Bulle. 

Un peu frustrée par le dernier tronçon que nous n’avons pas pu parcourir, nous décidons de nous rendre dès le lendemain à la Cabane de Bounavaux (1620 m).

Depuis le parking des Baudes au-dessus de Grandvillard dans la vallée de l’Intyamon, comptez environ 75 minutes jusqu’au refuge de montagne. Nous nous réjouissons déjà de nous installer sur la terrasse de la Cabane de Bounavaux!

Informations importantes

Les randonnées décrites dans cet article sont aisées et non exposées. Attention: La traversée de la vallée des Morteys vers la Cabane de Bounavaux (T4) par le Col de Bounavalette n’est recommandée qu’aux randonneurs expérimentés, très sûrs d’eux, sans vertige et uniquement par temps sec. Si vous êtes accompagné d’un guide de montagne qualifié, vous vous sentirez bien conseillé et en sécurité.

Le chalet du Soldat est généralement ouvert jusqu’à la fin du mois d’octobre, en hiver à partir de Noël pour les vacances de fin d’année, tous les weekends de janvier, février et mars, ainsi que pour les vacances de carnaval et pour Pâques.

Cabane de Bounavaux © Pascal Gertschen

Les nuitées sont réservées en ligne ou par téléphone. Apportez votre propre sac de couchage (possibilité d’en louer un sur place), des couvertures sont également disponibles. www.chaletdusoldat.ch

La cabane des Marindes et la cabane de Bounavaux sont gérées par le CAS section La Gruyère jusqu’à fin septembre. Les nuitées doivent être réservées et vous devrez peut-être apporter votre propre sac de couchage. Soupe et boissons en vente. www.cas-gruyere.ch/fr/cabanes/ 

Dès l’été 2021, La Gruyère Tourisme propose des forfaits de randonnées avec une nuitée au chalet du Soldat et à la Cabane des Marindes. www.la-gruyere.ch/forfaits

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