- En route pour le Moléson, chaussez vos souliers de randonnée
- Randonnée familiale sur la crête du Moléson
- Itinéraire en boucle au royaume des vaches
- Une destination alléchante, au pied du Moléson
- Les deux vias ferratas du Moléson
- Première mondiale au Moléson avec le Randobook
- Moléson-sur-Gruyères, le village
- Randonnée thématique du Moléson: le Sentier des fromageries
- Le Sommet, restaurant panoramique de la cime du Moléson
- Une sorcière à Moléson
« Du Moléson, on y voit ma maison » tel est le slogan apprécié des amis de cette célèbre montagne fribourgeoise. Aussi désigné comme le balcon de Suisse romande, le Moléson est le point de repère préféré des Fribourgeois. Très fréquenté des promeneurs, des hôtes de passage, mais aussi des sportifs aguerris, il offre une multitude d’activités.
La popularité de cette montagne des Préalpes fribourgeoises est également due à son accessibilité facilitée grâce à son funiculaire et son téléphérique. De son sommet, à 2002 mètres d’altitude, le panorama à 360 degrés embrasse le Lac Léman, l’horizon jurassien et les sommets de l’Oberland bernois jusqu’au Mont Blanc!
En route pour le Moléson, chaussez vos souliers de randonnée
Le Moléson est un paradis pour les randonneurs qui y trouvent des sentiers adaptés à tous les niveaux et les espérances. Les deux restaurants Plan-Francey et Le Sommet sont desservis par le funiculaire pour la station intermédiaire et par le téléphérique pour la station d’altitude.
Funiculaire
Altitude de la station de départ: 1111 m
Altitude de la station supérieure: 1520 m
Longueur: 1300 m
Capacité: 1200 pers./heure
Téléphérique
Altitude de la station de départ: 1523 m
Altitude de la station supérieure: 1982 m
Longueur: 1095 m
Capacité: 711 pers./heure
Nouvelle ouverture: fin 2011
Randonnée familiale sur la crête du Moléson
« Je vois le Moléson, et là-bas la piste de bob-luge! Wouah, ça a l’air rapide! » Nous sommes ici avec nos enfants Tim et Elena (15 et 12 ans) pour une journée de randonnée. Avouons qu’il fallait leur donner un peu de motivation, nous leur avons donc déjà promis une descente en bob-luge.
Sur le parking de Moléson-sur-Gruyères, le point de départ de notre randonnée vers le Moléson, nous embarquons dans le funiculaire qui nous épargne les 400 premiers mètres d’ascension. Les enfants semblent satisfaits d’économiser leur force. Je dois admettre que l’expérience du funiculaire vaut elle aussi le détour. Nous glissons tel un funambule sur le rail qui s’élève. À mi-parcours, nous croisons l’autre machine qui rejoint le parking de Moléson-sur-Gruyères.
La vue se dégage à mesure que nous prenons de l’altitude et nous voilà déjà à la station intermédiaire de Moléson Plan-Francey. Nous débarquons et changeons de moyen de transport. Avec le téléphérique du Moléson, l’expérience s’avère très aérienne. Ce deuxième tronçon impressionnant donnerait presque le vertige. Elena ne fait pas la maligne, et garde son regard concentré sur le sol de la cabine. Seuls ceux qui ne souffrent pas d’acrophobie peuvent calmement observer le chamois téméraire engagé dans la roche, tout près de nous, sur le flanc du Moléson.
Itinéraire en boucle au royaume des vaches
Le sommet du Moléson à 2002 mètres d’altitude est un excellent point de vue et il n’est pas rare que les visiteurs s’y rendent uniquement pour le plaisir de prendre de la hauteur et quelques photographies. Avec le Magic Pass c’est si facile de s’offrir ce plaisir.
Les télescopes sont pris d’assaut par ceux qui tentent d’apercevoir leur maison où les endroits qu’ils connaissent en plaine. Par temps clair, il est effectivement possible de voir très loin à la ronde.
L’altitude aiguise l’appétit
Le restaurant du Moléson « Le Sommet » dispose d’une salle avec de larges fenêtres pour ne manquer aucune miette du paysage. Sa carte des mets donne l’eau à la bouche et satisfera tous les goûts avec une proposition variée. Les spécialités régionales comme la soupe de chalet, les macaronis à la crème, la fondue ou les röstis sont évidemment de la partie, mais aussi des mets plus contemporains.
La minute culinaire
La soupe de chalet était traditionnellement préparée dans les chalets d’alpage par les armaillis (terme en patois gruérien désignant le berger typique des Préalpes fribourgeoises et vaudoises). Comme ils n’avaient pas la possibilité de se procurer des légumes frais pendant la période d’estivage, ils se nourrissaient avec ce qu’ils pouvaient cueillir sur place ou stocker facilement au chalet.
Cuisinée à partir d’herbes de montagne (orties, épinards sauvages), de lait, de pommes de terre, de pâtes, de crème et de Gruyère AOP, la soupe de chalet a la réputation de bien tenir au ventre.
Aujourd’hui nous pourrions la déguster au Moléson mais elle est souvent également consommée en plaine avec quelques variantes au niveau des ingrédients.
Recette traditionnelle pour 6 personnes
- 10 pommes de terre
- 2 oignons
- une poignée d’épinards sauvages
- une poignée d’orties
- 1l de lait
- 2l d’eau
- 200g de cornettes
- sel
- 3dl de crème double
- Gruyère AOP coupé en lamelles
Faites bouillir les pommes de terre coupées en gros cubes et les oignons hachés dans de l’eau salée et du lait. Ajouter les épinards tranchés et les orties et porter à ébullition pendant 45 minutes à une heure.
Ajoutez les pâtes 10 minutes avant la fin du temps de cuisson. Ajoutez la crème, sans faire bouillir. Mettez les tranches de fromage dans les assiettes et versez la soupe dessus.
Petit conseil gourmand: ajouter un morceau de lard à la cuisson de la soupe
Recette du site: spécialités fribourgeoises
La longue crête du Moléson n’attend que nous
Le sommet du Moléson n’est que notre point de départ, nous partons maintenant pour une randonnée d’un kilomètre le long de la crête. Avec tout cet espace autour de nous, nous ressentons les mêmes sensations qu’un oiseau. Nous ne volons pas, mais l’impression de surplomber le monde est bien présente.
J’observe au loin le lac de Neuchâtel, encore quelque pas et j’aperçois le Lac Léman. Sur ma gauche, la vue est dégagée sur les montagnes valaisannes et le Mont-Blanc. Quelques cimes sont même enneigées! En chemin nous croisons un alpiniste chevronné qui nous énumère tous les sommets gravis de sa longue vie, y compris l’escarpée Dent de Lys ou Teysachaux qui culmine à 1909 mètres d’altitude juste devant nous.
« Vous savez, aujourd’hui je ne fais plus que les montagnes à vaches! » Une expression typique pour nommer les montagnes peu escarpées, accessibles par les vaches.
Nous nous passerons également de haute performance et d’épreuve de courage pour aujourd’hui. Nous voici au milieu d’un troupeau de bovins, des Holstein rouges et noires qui profitent de la brise de cette chaude journée. Ces ambassadrices du canton de Fribourg, fières représentantes du chocolat et du bon lait, ne nous remarquent même pas.
Nous abandonnons la crête au col de Tremetta pour suivre le sentier sur les flancs herbacés qui nous emmène jusqu’à Villard-Dessus (1459 m).
Le parcours est ici bien connu des vététistes puisqu’il fait partie de l’étape 13 du VTT Panorama Bike n°2 (Charmey – Les Paccots) qui partagent le chemin avec les randonneurs du Chemin panorama alpin SuisseMobile (étape 22: Gruyères – Les Paccots) et les promeneurs en provenance des Paccots.
Une destination alléchante, au pied du Moléson
Notre destination gourmande est le Chalet Gros-Plané (1476 m d’altitude). Couverte de tavillons, cette bâtisse au pied du Moléson est l’une des plus anciennes buvettes d’alpage du canton de Fribourg. On retrouve ici toutes les grandes stars des menus traditionnels dont les plus connues sont: la fondue, les croûtes au fromage et le jambon de la borne. Les fromages fabriqués sur place sont également en vente directe.
Un morceau de sérac? « Ce fromage peu calorique fabriqué avec du petit-lait est un sous-produit de la fabrication du fromage d’alpage le Gruyère », m’explique le propriétaire. Curieuse, je commande une portion que je déguste avec une tombée de sel et des pommes de terre.
Un fromage dont il faut avoir honte
Dans le livre « Das Kulinarische Erbe der Schweiz » que l’on peut traduire par le patrimoine culinaire de la Suisse de l’auteur suisse alémanique Paul Imhof consacre un chapitre entier au sérac. Il est dit, par exemple, que le sérac apparaît déjà dans un document d’octobre 1312, mentionnant la région de la Gruyère.
À la renaissance, le sérac était considéré comme un aliment pour les pauvres, un fromage dont il fallait avoir honte. Cela a changé à la fin du 20e siècle, lorsque des arguments nutritionnels tels que la faible teneur en matière grasse et la forte teneur en protéines ont été mis en avant. Le cuisinier étoilé Stéphane Décotterd, le met lui aussi à l’honneur en l’associant à des saveurs douces ou épicées.
Je dois bien avouer que ma première expérience de dégustation du sérac me laisse un souvenir mitigé. Laissez-moi être diplomate et vous dire que je préfère le Gruyère AOP, plus corsé et agréable à mon palet. Nous aimerions goûter encore bien d’autres saveurs, mais les enfants montrent des signes d’impatience, il est temps de reprendre la randonnée.
Les deux vias ferratas du Moléson
À droite, au-dessus de nous, le flanc rocheux nord-ouest du Moléson s’élève abruptement dans le ciel. Nous observons un instant les amateurs de sensations fortes lancés à l’assaut de la voie rouge des deux vias ferratas, La Face.
Ne comptez pas moins de 2h d’escalade pour atteindre la croix du sommet du Moléson. Pour ceux ou celles qui désirent tenter l’aventure, la voie Le Pilier est davantage accessible que sa sœur plus vertigineuse. Malgré tout, les deux ascensions requièrent une dose de sang froid et une très bonne condition physique.
L’accès est payant et permet d’assurer l’entretien des vias ferrata.
4 CHF, sans location de matériel et remontées mécaniques, pour les adultes et les enfants, mais n’oubliez pas que l’itinéraire n’est pas adapté aux débutants.
Durant l’été et si la météo le permet, les vias ferratas du Moléson sont éclairées pour une grimpée en pleine nuit! Des frissons réservés aux grimpeurs expérimentés.
De retour à la gare intermédiaire de Plan-Francey, les adolescents sont fatigués, mais pas assez pour ne pas profiter de la piste de bob-luge.
Les adultes quant à eux optent pour prolonger la marche jusqu’à Moléson-sur-Gruyères et profiter d’une heure de randonnée supplémentaire pour admirer la région de la Gruyère, son chef-lieu la ville médiévale de Gruyères, les villages environnants et les ravissantes Préalpes fribourgeoises. Nous croisons un dernier troupeau de bétail, effectivement c’est vraiment une montagne à vaches!
Plus d’informations: Moléson – Arrête – Tremetta – Plan-Francey – Moléson-sur-Gruyères, environ 4 heures de marche, 11 km, 292 m de montée, 1136 m de descente. fribourg.ch.
SuisseMobile, la randonnée « Sentier de la crête du Moléson » fait partie de l’itinéraire régional n° 270.
Première mondiale au Moléson avec le Randobook
Partez en randonnée les mains libres. Oubliez le smartphone, l’association ID Rando a créé les Randobook. Plus besoin de 4G, ni d’application, ou même d’un sens de l’orientation confirmé, vous pouvez même confier le Randobook à vos enfants et les suivre les yeux fermés, ou presque! Chaque enfant deviendra ainsi un éclaireur et la randonnée à Moléson s’avèrera particulièrement attractive.
Randobook, les randonnées innovantes du Moléson
Moléson-sur-Gruyères, le village
Le petit village au pied du Moléson est rapidement visité. Après la construction d’un téléphérique et remontées mécaniques en 1960, le village ouvre ses portes une première fois pour la saison hivernale en 1963. En 1980, le village de vacances de Moléson-sur-Gruyères était prêt à accueillir des habitants.
La commune de Gruyères compte 2’200 personnes dont seulement 200 vivent dans le hameau de Moléson-sur-Gruyères. La situation est appréciée pour sa proximité à la nature et son calme. Les enfants peuvent profiter de l’aire de jeux, du mini-golf, de la piste de luge d’été et des dévalkarts.
La fromagerie d’alpage du Moléson
Il existe, à Moléson, un chalet incontournable. La fromagerie d’alpage et sa démonstration de fabrication du Gruyère est ouverte aux curieux. À seulement quelques centaines de mètres du parking, les visiteurs ont la possibilité de remonter au 17ème siècle.
Le toit de tavillons, son intérieur typique des chalets d’alpage fribourgeois avec sa collection impressionnante d’anciens outils du quotidien plongent chaque personne dans une autre époque. Des souvenirs de visiteurs illustres, tels que Fidel Castro, ornent les murs et une boutique propose ,entre autres choses, des souvenirs gourmands à ramener chez soi.
Une tradition séculaire
L’ancestrale méthode artisanale de production de fromage d’alpage était très exigeante en main-d’œuvre. Du XVe au début du XIXe siècle, les fromageries d’alpage employaient parfois une douzaine de personnes qui se partageaient le travail.
Il y avait, par exemple, le maître fromager, le berger, le « bouèbo » (jeune aide aussi appelé garçon de chalet), un trayeur, un tailleur et un « barlatè » chargé de transporter le fromage dans la vallée à dos de mulet. Lorsque, dans les années 1830, les laiteries ont été créées en plaine, l’activité de montagne a perdu de son importance. Aujourd’hui, les producteurs de fromage d’alpage et leurs produits naturels, sains et traditionnels bénéficient d’un nouvel engouement.
Astuce
Visitez le chalet en matinée, car c’est à 10 heures du matin (de mai à septembre) que le fromager sort le fromage de la chaudière en cuivre chauffée au bois, selon la méthode traditionnelle. Tous ses gestes sont soigneusement détaillés et procurent une idée concrète de ce qui se pratique encore aujourd’hui dans les Préalpes fribourgeoises.
Pour ceux qui ont la chance de venir un dimanche d’été et d’avoir le temps de se poser sur la terrasse en bois, ils auront alors l’occasion d’observer un spectacle folklorique avec des joueurs de cor des Alpes et des lanceurs de porte-drapeaux. Les traditions sont encore bien vivantes au Moléson!
La terrasse panoramique est également un endroit agréable pour déguster un plat de fromage, du Gruyère AOP, évidemment! Pourquoi ne pas tenter les fameux macaronis de chalet ou une fondue à partager tous ensemble? Certains l’aiment uniquement en hiver, mais les Fribourgeois en profitent toute l’année.
Randonnée thématique du Moléson: le Sentier des fromageries
Le panneau Sentier des fromageries éveille ma curiosité de gastronome avertie. Les habitués ne tarissent pas d’éloges sur cette promenade en boucle.
Le chemin débute à la fromagerie d’alpage du Moléson et rejoint La Maison du Gruyère, la laiterie de démonstration à Pringy. L’expérience est, paraît-il, instructive et très agréable pour les yeux.
La randonnée d’environ deux heures est un véritable bol d’air frais à travers les pâturages et les forêts, et offre toujours une vue imprenable sur le Moléson. L’itinéraire via la route des Reybes conduit à la confortable buvette Les Mongerons où un délicieux repas cuisiné au feu de bois est servi de mai à septembre. Attention, installé à une de leurs tables, c’est parfois très dur de revenir en plaine tant on s’y sent bien!
Vers la crête La Vudalla
À l’heure de l’apéritif, nous rencontrons Françoise. Cette habitante de Charmey a le Moléson en ligne de mire depuis chez elle.
Avec sa famille et ses amis, elle aime également se rendre sur les sentiers de « son » Moléson, car nous l’avons bien compris cette montagne appartient à tous les Fribourgeois.
Ce paradis comprend également la belle crête de La Vudalla. « Nous avons pris le funiculaire jusqu’à la station intermédiaire du Moléson à Plan-Francey. Puis nous avons emprunté le Sentier botanique » nous explique Françoise. J’aurais moi aussi envie de revenir découvrir cette randonnée prometteuse. 150 plantes y sont représentées.
François confirme que le chemin ne comporte que peu de dénivelés. Il longe le versant escarpé du Moléson jusqu’à Gros Moléson à 1543m.
De là, le panneau indicateur pointe vers la gauche. L’itinéraire gagne le point le plus élevé de la crête, la Vudalla (1670m). « La vue sur le lac de Gruyère, la belle vallée de l’Intyamon et les sommets tout autour est spectaculaire! » assure Françoise.
« La descente vous emmènera sur un court tronçon du sentier des fromageries et se terminera au parking de la station de la vallée. » Cette randonnée circulaire d’environ 3,5 heures est, selon les dires de Françoise, « absolument magnifique!« . Le seul point négatif est qu’il n’y a pas de buvette d’alpage sur le chemin, il faut donc emmener sa collation dans son sac à dos.
Le Sommet, restaurant panoramique de la cime du Moléson
Françoise ne tarit pas d’éloges à propos des soirées au Moléson. « Il faut vraiment que vous montiez un soir.
Le vendredi, au restaurant du Sommet, on sert des tapas et des vins du terroir. Le samedi, c’est la soirée burger. Là-haut, j’ai vécu le plus beau coucher de soleil de ma vie. Le jeu des couleurs sur le lac Léman et le Jura était tout simplement incroyable ».
En attendant de revenir vivre toutes ses expériences de bon augure, nous portons un toast à ses bons conseils et nous délectons de cette magnifique journée passée au Moléson.
Des activités inoubliables au Moléson
Le lever du soleil au Moléson est également une expérience hors du commun à découvrir le dimanche. Un petit déjeuner, riche de produits régionaux, y est servi pour ne pas redescendre ou poursuivre la randonnée le ventre vite.
Trop tôt pour vous? Le samedi et le dimanche, le brunch Moléson est organisé jusqu’à 16 heures au restaurant de la station intermédiaire de Plan-Francey. Avec remise en cas de mauvais temps! S’il n’y a pas aucune tache dans le ciel bleu, il y a même une réduction. C’est drôle!
La tête dans les étoiles vous permet de passer une nuit étoilée au sommet du Moléson. Après une introduction à l’astronomie. Pour vous faire patienter jusqu’à la nuit et ses instants magiques, vous dînerez au restaurant Le Sommet. Il sera alors l’heure de l’observation enchantée des corps célestes. Les experts sont là pour vous guider. Ces soirs-là, le téléphérique fonctionne jusqu’à 23 heures.
Une sorcière à Moléson
Nous passons la nuit à l’auberge de La Pierre à Catillon à Moléson-sur-Gruyères. La Pierre à Catillon, quel drôle de nom… Au Moléson, l’histoire est toujours présente et ce n’est pas par hasard qu’un gros rocher sert aujourd’hui d’arrêt de bus devant le restaurant.
Pour en savoir plus, il est recommandé de se rendre Au pays des Légendes de La Gruyère, aux alentours des villages d’Echarlens, Vuippens et dans les environs de Bulle.
La catillon
Catherine ou Catillon Repond surnommée la Touâscha ou la tordue, grâce à une bosse qui la signalait à l’attention publique, naquit le 18 août 1663 et vécut avec ses deux soeurs à Villarvolard, dans la maison paternelle.
Sans fortune et sans éducation, elle atteignit l’âge de quarante ans sans découvrir de mari. Des faits marquants la rendirent célèbre.
Un jour, un violent orage éclate autour du Moléson. Le ciel s’est empourpré des lueurs d’un vaste incendie, Sarine, Albeuve et Trême, tous les torrents semblent rouler de flots de flammes. Bientôt une trombe déracine mille arbres, emporte vingt chalets et s’en vient expirer contre les rochers du Pré-de-l’Essert. Pendant que toute une population désolée lutte contre les éléments déchaînés, soudain le sommet du Moléson apparaît sous l’aspect d’un volcan et l’on voit Catillon s’agiter joyeuse dans un tourbillon de nuages enflammés. Elle n’est pas seule: d’affreux démons lui font escorte. Tous, sur le versant de la montagne, s’acharnent des pieds et des mains contre un énorme rocher. Enfin un bloc énorme se détache, roule à travers le pâturage du Petit-Moléson, écrasant les plus belles vaches, continue à bondir et à rebondir, lorsque enfin la main du Seigneur l’arrête et lui fixe une limite qu’il ne pourra jamais franchir. La Pierre-à-Catillon est encore là, entourée de jeunes sapins et reconnaissable à des figures en relief qui en ornent les parois: ce sont les empreintes laissées par la sorcière et par ses compagnons infernaux.
Elle a même une fois déclenché un ouragan et la foudre est tombée sur le clocher de l’église d’Avry-devant-Pont! Le lendemain matin, quand l’ouragan a passé, on a trouvé le coq de l’église dans le poulailler de la cure!
Catillon avait des pouvoirs surnaturels!! Un jour, elle a fait courir des chasseurs dans le Gibloux. Elle s’était métamorphosée en lièvre et ce n’est que la nuit tombée qu’elle reprit sa forme humaine, sans jamais avoir été inquiétée par lesdits chasseurs.
Catillon fut jugée pour sorcellerie et brûlée le 15 septembre 1731, au Guintzet, à Fribourg. Elle fut la dernière victime des superstitions populaires.
Extrait tiré de l’ouvrage « Légendes Fribourgeoises et Légendes de la Gruyère », éditions Gruériennes.
Qui peut croire aujourd’hui que ces paysages verdoyants et paisibles de la plus populaire des montagnes fribourgeoises, ont été autrefois, le théâtre de spectacles aussi sauvages? Et pourtant… si vous vous approchez de la pierre et que vous regardez attentivement, vous pourrez clairement apercevoir le contour de la sorcière…
Au fait: nous n’avons pas été ensorcelés par le Moléson, mais enchantés!
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